Joyeux et inclusif

---

Le projet était en attente depuis quatre ans, après les effondrements d’immeubles juste à côté. Sept salariés, ou plutôt équipiers, c’est comme ça qu’on les appelle au Café Joyeux, ont été recrutés.

Tous sont porteurs de trisomie 21 ou d’autisme. Le handicap mental et cognitif est très peu représenté dans le monde du travail. La mission de Yann Bucaille, fondateur des 28 Cafés Joyeux en France et à l’étranger, est de montrer que les équipiers sont capables, peuvent travailler dans une entreprise ordinaire et créer de la valeur comme dans n’importe quelle autre entreprise.

Autre mission : toujours implanter les cafés-restaurants en centre-ville, pour rendre bien visible la différence !

À Lille, les équipiers sont accompagnés par quatre encadrants bienveillants qui prônent la polyvalence : ils sont formés au service en salle, à l’accueil des « convives » (les clients), à l’encaissement, à la préparation des boissons chaudes, à la cuisine et s’occupent aussi du nettoyage en fin de service. « Le but est qu’ils prennent confiance en eux, gagnent en expérience et se sentent pleinement impliqués dans l’entreprise », note Audryck, le manager. « Nous avons aussi cette mission de formation et d’envol pour qu’ils puissent trouver du travail ailleurs s’ils le souhaitent. »

Parmi eux, Bastien. « Avant, je travaillais dans un hypermarché, je mettais en rayon. Je n’apprenais rien. C’était compliqué de travailler avec les autres salariés. Ici, je me suis fait des amis, il y a de l’entraide. Si l’un de nous a besoin d’aide, on ne le laisse pas galérer. »

Par Sabine Duez

. 34 rue Pierre Mauroy