Réapprendre à vivre comme à la maison

---

Ce matin-là, à l’hôpital Swynghedauw, spécialisé dans la rééducation, Marie apprend les bons gestes, avec l’aide de son kiné, pour effectuer les transferts de son fauteuil à la douche. Guillaume, dans la pièce d’à côté, découvre la cuisine avec son plan de travail et son évier à hauteur variable, les placards motorisés qui montent et qui descendent, et les ustensiles de cuisine adaptés aux difficultés de préhension, comme lorsque l’on n’a qu’une seule main. 

Dans cet hôpital, 6 500 patients sont accueillis chaque année et près de 90% d’entre eux passent par le simulateur de logement. C’est un appartement de 42 m² agencé comme un logement standard, équipé d’une cuisine, d’une salle de bain, d’une chambre et d’un espace repas. Les patients réapprennent à cuisiner, mettre la table, prendre une douche ou sortir de leur lit.

Autant de gestes du quotidien qui peuvent s’avérer difficile après un AVC (accident vasculaire cérébral), un traumatisme crânien, une fracture sévère, ou pour les personnes atteintes de maladies neurodégénératives, ou encore les patients affaiblis par le traitement d’un cancer ou une chirurgie lourde. 

« Cet espace existait depuis que l’hôpital Swynghedauw a vu le jour en 1994, mais il était vieillissant et rien à voir avec cet appartement. Il avait besoin d’être modernisé et d’intégrer de nouvelles technologies, comme la domotique, qui n’existaient pas à l’époque », note Vinciane Pardessus, médecin de rééducation. 

La rénovation complète a été financée grâce au soutien de mécènes (*). « Ce qui a été formidable dans ce projet, c’est cette rencontre entre l’hôpital public, les soignants et les entreprises privées qui ont pris en compte nos besoins spécifiques. Cette collaboration est d’ailleurs amenée à se poursuivre, le logement étant susceptible d’évoluer.

De nouveaux dispositifs mis au point pourront aussi être testés ici », poursuit le médecin. Côté patient, le matériel en test ici ne coûte pas trop cher et se trouve facilement s’il souhaite en équiper son domicile, sans oublier que des aides existent pour le financement.

« Cet appartement est un outil supplémentaire dans la rééducation. Il finalise les choses quand le patient a récupéré. C’est un peu comme un passage pour revenir chez lui dans de bonnes conditions ! »

Par Sabine Duez

. (*) Nhood, la Fondation des Hôpitaux, Électro Dépôt, Ceetrus et Leroy Merlin. 

Article issu du Lille Mag numéro 160 (édition avril mai 2025), à lire ici en version numérique