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On y produit !

À Fives Cail, on produit aussi ! De nouvelles activités économiques prennent place dans les halles réhabilitées.

LALOCO, un écosystème pour inventer demain

À l’origine, c’est ici que les locomotives étaient assemblées. Aujourd’hui, LALOCO est un tiers lieu dédié à l’économie sociale et solidaire. Le bâtiment est conçu, financé et exploité par ÉTIC, un promoteur qui collecte de l’épargne citoyenne.

Dans les étages, des bureaux privatifs accueillent des structures issues du quartier et de toute la région (PME, associations, groupes d’habitants, coopératives, etc.). À l’image d’une colocation, des services en commun avec des salles de réunion et de formation, une cuisine à chaque étage, des salles de convivialité, des bulles pour les visios, des terrasses extérieures permettent de se retrouver et de collaborer. « C’est ce que viennent chercher nos loc’acteurs », explique Laurent Courouble, à l’origine du projet.

Parmi eux, l’ONG Élevage sans frontières a quitté Wasquehal. « Nous étions un peu isolés et je cherchais un bâtiment collectif », note Pauline Casalegno, sa directrice. « Même si les loc’acteurs sont sur des thématiques différentes, cette dynamique est enrichissante et je suis sûre que ça fera bouger les lignes de notre projet associatif. » La démarche des architectes fivois Atelier 204 a aussi influencé son choix. « Dès le départ, ils se sont souciés des occupants. Pour qu’une fois installés ils s’y sentent bien, dans le fonctionnement, avec un cadre agréable et un confort de travail. »

Même ressenti du côté d’Unis Cité. « Ce lieu atypique, innovant et éco-responsable au cœur d’un quartier fait sens à l’installation de notre siège social. La forte mixité sociale et les acteurs autour, le lycée hôtelier, la cuisine commune ou la ferme urbaine, font écho à notre projet qui est d’accompagner les jeunes dans leur service civique », explique Anne Guilluy, chargée de communication.

Au rez-de-chaussée du bâtiment, un café citoyen et une boutique partagée de produits équitables et solidaires devraient ouvrir prochainement. « On s’inspire du passé glorieux de Fives Cail et de son histoire industrielle, économique et humaine pour inventer demain. Les conditions sont ici réunies, dans cet écoquartier qui n’est pas une vitrine figée mais où on vit et où on travaille », poursuit Laurent Courouble.

Le chantier a été innovant avec un bâtiment construit sous une ancienne halle. Pour préserver sa valeur patrimoniale, le choix a été fait de ne pas la démolir. Sorte de boîte dans la boîte, LALOCO est l’un des bâtiments tertiaires les plus performants écologiquement des Hauts-de-France : des façades en blocs-béton créés à partir de granulats recyclés issus d’une filière locale et une isolation en métisse, fabriquée par le Relais (vêtements recyclés). Le bâtiment consomme peu d’énergie et en produit avec sa centrale photovoltaïque. Une chaudière « partagée » avec un immeuble de logements voisin chauffe les deux bâtiments. Tous ces éléments en font un démonstrateur de la construction écologique bas carbone et des filières locales d’écomatériaux.

Marquer un renouveau

Brasseur Fives Cail

« Je suis tombé amoureux du site de Fives Cail il y a dix ans, de son passé industriel, du côté simple, populaire et convivial de ce quartier », confie Anthony d’Orazio qui a ouvert La brasserie Fives Cail dans la Halle G1. « L’idée était de ramener une production artisanale pour marquer un renouveau. »

Entièrement déconstruite, puis reconstruite dans le même volume, la haute structure métallique de la Halle G1 longe le cours Jean-François Cail sur 12 mètres de large et 96 de long avec 3 800 m2 de surface d’activité sur quatre niveaux : une ferme urbaine au dernier étage, des activités de sport et de bien-être aux 2e et 3e, et une brasserie au rez-de-chaussée d’où les passants, à travers les larges baies vitrées, peuvent apercevoir les cuves de cuivre et le processus de fabrication. La production se veut locale et artisanale. « On s’engage pour un bilan carbone le plus réduit possible. Je suis aussi séduit par le fait que les entreprises qui s’installent ici ont un fort engagement sociétal et environnemental. » 

Halle G1

Fives Cail coche de nombreuses cases

Gaufre Meert

La Maison Méert s’apprête à délocaliser ses ateliers de production (dont la fabrication de sa célèbre gaufre) dans un bâtiment neuf jouxtant la nouvelle Halle Gourmande et situé cours Jean-François Cail. Seuls le pignon de cette ancienne halle (F4), son pont roulant et ses grands piliers en fonte seront conservés, témoins du passé industriel remarquable du site.

La Maison Lilloise occupera 2 500 des 8 000 m² disponibles. Elle y installera également son siège social, un espace ouvert au public et un lieu de formation pour ses futurs personnels. La proximité immédiate du lycée hôtelier international aura été un argument supplémentaire à sa décision de s’implanter à Fives.

L’entreprise était à l’étroit depuis des années dans ses ateliers de la rue Esquermoise. « Nous réfléchissions à nous installer ailleurs tout en restant à Lille, parce que nous sommes lillois avant tout ! », confie Thierry Landron, président de la Maison Méert depuis 1996. « Fabriquer en centre-ville est de plus en plus compliqué. Nous avions également besoin d’ateliers plus fonctionnels, plus sobres et répondant aux nouvelles normes environnementales. La gestion de la logistique est également un enjeu du quotidien. »

À ses yeux, l’ancien site de Fives Cail coche de nombreuses cases. « Fives est un vieux faubourg de Lille au passé industriel remarquable. Il est très proche du centre-ville, c’est aussi un lieu de mixité sociale avec des habitants, des lieux de production, de formation, de sport et de loisirs. »

Labellisée Entreprise du patrimoine vivant (EPV) en 2022, la Maison Méert poursuit l’aventure dans un site au passé prestigieux. L’ouverture de ses nouveaux ateliers est prévue fin 2026/début 2027. « Nous n’avons pas pour intention d’industrialiser nos process. C’est avant tout un atelier de fabrication, de confection artisanale. C’est une activité de main-d’œuvre hautement qualifiée dont les savoir-faire se transmettent de générations en générations, même si notre entreprise poursuit son développement à travers le monde. »

● PAR S.D.

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