Chantier nature : un îlot végétal à Bois-Blancs

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Contexte

Lille compte environ 20km de berges de différentes natures. Ces zones d’interfaces entre milieux aquatique et terrestre sont essentielles pour le développement et la survie de nombreuses espèces animales et végétales. Or, certains usages le long des berges, comme la navigation de péniches ou encore la baignade canine, ne permettent pas d’exprimer leur potentiel écologique. 

C’est pour cela que, depuis de nombreuses années, la Ville travaille sur la renaturation des bords de Deûle afin qu’ils deviennent des milieux favorables à une flore et une faune de zone humide (tout en maintenant les usages) ! La conception de pentes douces et l’augmentation du linéaire de roselières le long des berges ont permis de créer un cadre propice à la biodiversité. La haie immergée va permettre d’aller encore plus loin.

Comment est réalisé cet îlot ?

Plusieurs étapes sont nécessaires pour réaliser ce type d’îlot :

1. Des poteaux de châtaigner ont été plantés en quinconce sur une longueur d’une vingtaine de mètres. Pour la plupart ce sont des anciens tuteurs d’arbres, qui connaissent donc une seconde vie !
2. Entre les poteaux, on réalise un tressage avec des branches issues de la taille des saules têtards plantés il y a 20 ans le long des berges.
3. Une fois le tressage terminé, nous obtenons une haie fermée que l’on va remplir de fagots de branches de saules afin d’augmenter la solidité de la haie immergée.
4.  Au-dessus de la haie immergée, nous allons y placer des mottes de terre prélevées sur la roselière qui se trouve au niveau des berges. Ainsi, des roseaux y pousseront pour créer un espace calme et isolé !

Ce chantier est réalisé sans déchets ! Tous les matériaux sont issus de résidus de coupes.

Qui va en profiter ?

L’espace de quiétude délimité par la haie immergée est ainsi isolé du passage des péniches dont les vagues sont bloquées par l’aménagement. Il sera ainsi plus facile pour le vivant de se réapproprier le milieu.

Au-dessus de l’eau, les oiseaux pourront tranquillement pécher, nicher ou encore sécher au soleil.

Un grand cormoran pourrait se percher sur la haie afin de faire sécher son plumage !

Poules d’eau et foulques macroules pourront se reposer dans la roselière et peut-être même y nicher.

On pourra observer les rousseroles effarvatte et verderolle, puisqu’elles fréquentent la roselière en période de reproduction.

Le martin pécheur d’Europe sera très heureux de profiter du calme pour réaliser sa pêche matinale.

Sous l’eau aussi, la faune va pouvoir se développer. Les moules d’eau douce, d’une efficacité redoutable pour filtrer l’eau, se fixeront sur les poteaux de châtaigniers. Les poissons fraieront (pondront) dans les racines des saules disposés le long de la Deûle.

Et dans le futur ?

Cet aménagement est issu d’un projet retenu dans le cadre du budget participatif de la Ville de Lille. Prochainement, un observatoire et des panneaux de sensibilisation seront installés pour permettre aux promeneurs de découvrir la richesse de la faune et de la flore même en milieu anthropisé. Affaire à suivre !

Si vous souhaitez participer à des chantiers participatifs et ainsi en apprendre plus sur la nature qui nous entoure, c’est par ici : www.lesblongios.fr