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Le retour des oiseaux migrateurs

Chaque année, au printemps, c’est le retour de millions d’oiseaux ayant quitté la France à l’automne dernier. Nous allons pouvoir à nouveau observer hirondelles et martinets dans le ciel lillois.

Profitons de la journée internationale des oiseaux migrateurs pour en découvrir plus sur ce phénomène fascinant !

©Adobe stock
Hirondelle rustique ©Adobe stock

La migration des oiseaux : c’est quoi ?

Les oiseaux migrateurs effectuent des déplacements saisonniers, en passant une période de reproduction dans une région du monde, et une période hivernale dans une autre région. Ces déplacements se répètent chaque année.

Les oiseaux se reproduisant l’été en France partent entre septembre et novembre. Ils se dirigent vers des régions plus chaudes à cette période, principalement vers le continent africain. La raison principale de cette migration est la disponibilité en ressource alimentaire, notamment en insectes, qui se font plus rares en hiver chez nous. Cependant, la migration reste un domaine d’étude très complexe avec de nombreuses spécificités en fonction des espèces.

Ce voyage extraordinaire est extrêmement long, en moyenne, les hirondelles parcourent 20 000 kilomètres ! C’est aussi un voyage risqué avec une multitude de dangers à la fois naturels (prédations, tempêtes…) mais aussi créées par les activités humaines (pollutions lumineuses, modifications des habitats…).

Les oiseaux migrateurs à Lille : focus sur 2 espèces

De nombreuses espèces sont de retour sur le territoire pour la période de reproduction, parmi celles-ci, deux espèces migratrices font partie des 21 espèces cibles faisant l’objet d’un suivi particulier par la ville de Lille.

Le martinet noir

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C’est un grand migrateur qui revient sur son lieu de reproduction au printemps. Sa silhouette en faucille est plus imposante que celle des hirondelles et ses cris stridents sont facilement reconnaissables, surtout lorsqu'il se lance dans des courses-poursuites avec ses congénères. 

Le martinet noir est une espèce qui passe la majorité de sa vie en vol. Il dort, s'accouple et se nourrit en vol. Les adultes peuvent ainsi rester plusieurs mois, d'une saison de reproduction à une autre, sans jamais se poser[1] !

Profitant des constructions humaines, il niche sur des bâtiments offrant des cavités ou sur des nichoirs. Le nid du martinet se résume à quelques éléments récoltés en vol et agrégés les uns aux autres.

La femelle ne fait qu’une ponte annuelle de deux ou trois œufs. Les jeunes quittent le nid en août, juste quelques jours avant d’entamer la grande migration qui les mènera en Afrique centrale ou australe.

L’espèce étant insectivore (tout comme les hirondelles), elle est exposée à tous les traitements pesticides qui peuvent affecter ses proies.

[1] Martinet noir - LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) - Agir pour la biodiversité

L'hirondelle de rivage

©Adobe stock         Hirondelle de rivage  ©Adobe stock

Oiseau migrateur par excellence et insatiable voltigeur, l’hirondelle de rivage est capable, avec ses vingt grammes, de parcourir 5, 7 voire 10 000 km qui séparent la France de l'Afrique où elle passe l'hiver.

Elle est la plus petite hirondelle présente en Europe et la seule présentant une couleur brune. C’est l’espèce la moins fréquente et ses effectifs sont en baisse. Comme toutes les hirondelles, elle est protégée.

Elle creuse des galeries et niche en colonie sur les microfalaises, les berges, les sablières, les zones humides. Très sociale, elle mène une vie collective et se joint volontiers aux autres espèces d’hirondelles.

Des espèces menacées

Les populations d’hirondelles de fenêtre (différente de l’hirondelle de rivage) et de martinets sont en régressions. Plusieurs causes ont pu être identifiées[2] :

  • La destruction volontaire directe des nids par l’Homme. Pour rappel, les nids de toutes les espèces d’hirondelles sont protégés et toute détérioration est strictement interdite.
  • La diminution des populations d’insectes (dû à l’usage d’insecticides et à la perte d’habitats naturels).
  • La structure des bâtiments modernes qui comporte moins de cavités et des surfaces plus lisses qui empêchent la fixation du nid.

[2] Accueillir les hirondelles sur le bâti - LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) - Agir pour la biodiversité

Les actions de la ville pour protéger les oiseaux migrateurs

Connaître pour mieux protéger

A travers un appel à projet de la ville, la LPO réalise cette année un recensement exhaustif des sites de reproduction des hirondelles de fenêtre, des martinets noirs et des hirondelles de rivage.

Ce recensement permettra de connaître la localisation exacte des nids. Ainsi, il sera plus facile d’avoir une communication ciblée auprès des habitants sur la nécessité de protéger ces nids. Ces données seront aussi utiles aux urbanistes et aux écologues pour intégrer la protection des nids dans les opérations de rénovation des bâtiments.

Nids hirondelles de fenêtre ©Adobe stock

Mise en place de nichoirs et prise en compte des hirondelles et martinets lors de la rénovation du bâti

Comme précisé auparavant, les bâtiments neufs et rénovés peuvent être un réel frein à la nidification des hirondelles et martinets en limitant le nombre d’anfractuosités qu’elle pourrait y trouver. Afin de maintenir ou favoriser l'arrivée de colonies sur les bâtiments anciens et neufs, publics et privés, le service écologie urbaine et condition animale de la ville de Lille prodigue des conseils en amont de certains travaux. Par ailleurs le pacte Lille bas carbone, signé par plus de 150 partenaires, incite à l’installation de nichoirs à oiseaux lors de travaux de rénovation ou lors de construction neuve.

Avec ses partenaires, la ville a aussi installé une soixantaine de nichoirs en ville. Un certain nombre peut être observé et suivi par les écoliers lillois notamment.

Impact du réchauffement climatique et ressources alimentaires

La ville de Lille favorise le maintien et/ou le retour des populations d’hirondelles et de martinets en augmentant la ressource en insectes par la création de vastes prairies riches en fleurs, qui ne sont pas tondues mais fauchées ou pâturées, et par l’absence de traitement phytosanitaire. Pour les hirondelles de fenêtre le reprofilage et la restauration des berges leur permet aussi de nicher plus facilement.

Plus d’informations :

La migration des oiseaux - LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) - Agir pour la biodiversité

Le patrimoine naturel / Nature à Lille - www.lille.fr/Nature-a-Lille


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