C'est quoi une noue ?

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Le principe

La noue est un espace planté, légèrement en creux, qui récupère les eaux pluviales. Elle permet ainsi leur infiltration sur place au lieu de les envoyer dans le réseau d’assainissement. Lors d’une forte pluie, l’eau sur la chaussée de la rue du Molinel s’écoule vers la noue, puis elle est stockée dans des réservoirs enterrés avant de s’infiltrer doucement dans la terre.

Verdir la rue

La création de noues est aussi un moyen d’augmenter le verdissement en ville. Rue du Molinel, 150 arbres, arbustes, vivaces et graminées ont été plantés, soit 2 300 m2 de végétation. Avant, dans cette rue, il n’y avait qu’un malheureux bouleau à l’angle de la rue Pierre Mauroy ! La noue amène donc de la biodiversité là où il n’y en avait pas.

Climatiseur naturel

Outre le côté paysager, la présence de noues en ville joue le rôle de climatiseur naturel. Par évapotranspiration des végétaux, elle participe au rafraîchissement de la rue en diminuant la température locale, créant des îlots de fraîcheur naturels. À Lille, on estime que la température pendant les canicules est supérieure de 2 à 3° par rapport à la campagne alentour. Et la nuit, l’été, la température peut être supérieure de 4° (le sol et les façades d'immeubles restituent la chaleur).

Parole du paysagiste

Avec de larges trottoirs de chaque côté, une piste cyclable bidirectionnelle, des noues d’infiltration, des fosses de plantations et une chaussée pour les bus et les voitures, la rue du Molinel a bien changé ! C’est Alfred Peter, paysagiste et urbaniste mondialement connu, engagé dans l’émergence des villes durables et apaisées, qui a remporté le concours pour repenser entièrement cette longue artère :

« Il a fallu composer avec les différents usages dans un espace limité, même si cette rue est plutôt large. Ce projet marque les esprits, c’est un vrai manifeste en termes de végétalisation mais aussi sur la façon de planter : on n’est plus sur des alignements d’arbres sur les trottoirs, ils sont positionnés sur une bande principale au milieu. Ça change complètement l’ambiance et la façon de pratiquer la rue. Hier, on l’empruntait par nécessité, pour se rendre d’un endroit à un autre. Aujourd’hui, j’espère qu’on le fera par plaisir et qu’elle sera un modèle pour les rues de demain. »

● PAR SABINE DUEZ

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