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Il y a 81 ans, Lille libérée

Il y a 81 ans, le 3 septembre 1944, la ville occupée de Lille est libérée du joug nazi. De la résistance à la libération, retour sur ce moment fort de l'histoire de Lille et de la France.

Libération de Lille en septembre 1944. © Bibliothèque municipale de Lille

Au sommaire :

  • Libération de Lille en septembre 1944. © Bibliothèque municipale de Lille
  • Libération de Lille en septembre 1944. © Bibliothèque municipale de Lille
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De l'entrée en guerre à la capitulation

Lorsque la guerre est déclarée en septembre 1939, les Lillois se préparent. Les hommes sont appelés à rejoindre l’armée, la mairie construit des abris et protège ses bâtiments, œuvres d’art et livres précieux. Pourtant, de longs mois passent sans bataille : c’est la « drôle de guerre ».

En mai 1940, après avoir subi les bombardements des quartiers ouest de la ville (Faubourg de Béthune, Bois-Blancs), les Français capitulent et rendent les armes. Les Allemands entrent dans Lille : c’est le début de l’Occupation. La région est coupée du reste de la France et fait partie d’un grand territoire placé sous le Gouvernement militaire allemand à Bruxelles, représenté à Lille par l'Oberfeldkommandantur (unité de commandement) dite OFK 670.

Etre occupant

Dès leur arrivée, les Allemands occupent plusieurs bâtiments, comme la Chambre de Commerce et d’Industrie et la Citadelle. Des hôtels, des restaurants et certains commerces leur sont réservés, ainsi que de grandes maisons sur les boulevards. Des abris et des bunkers sont construits en centre-ville.

Lille est un lieu de repos pour les soldats. Des lieux de loisirs sont ouverts spécialement pour eux : l’Opéra (théâtre, concerts), une bibliothèque sur la Grand’Place, certains cinémas.

L’OFK 670 met en place de nouvelles règles de vie : heures d’ouverture et de fermeture des cafés limitées, interdiction de circuler dans les rues après 23h, obligation d’éteindre la lumière la nuit dans les maisons... Elle s’impose par la peur. Toute personne suspectée d’actes anti allemands est arrêtée, emprisonnée et parfois fusillée.

Etre occupé

La vie quotidienne est très difficile pour les habitants. Les magasins manquent de tout : nourriture, vêtements, chaussures… Pour acheter à manger, il faut présenter une carte de ravitaillement. La quantité distribuée est limitée et insuffisante. Les Lillois ont faim. On peut aussi trouver des produits vendus illégalement au marché noir, mais les prix sont très élevés. La mairie aide les habitants en organisant des repas gratuits ou à prix réduits dans différents quartiers de la ville.

Les usines allemandes cherchent des ouvriers. On leur promet un bon salaire, mais il y a peu de volontaires. À partir de 1942, avec le « service du travail obligatoire (STO) », l’Occupant force les hommes entre 18 et 20 ans à partir travailler en Allemagne.

La résistance

Des habitants s’opposent à l’Occupant et entrent en résistance. Plusieurs actions sont menées : transmission de messages, surveillance des ennemis, destruction de matériel, édition de journaux clandestins. Un groupe de résistants publie un journal existant encore de nos jours : la Voix du Nord.

Le plus souvent, les résistants arrêtés par les Allemands sont envoyés dans des camps de déportation, avec les opposants politiques et les personnes considérées comme « inférieures » en raison de leur origine, de leur mode de vie ou de leur religion.

Antisémitisme et rafle de Fives

La population juive est visée par plusieurs lois, devenant de plus en plus dures à partir de 1942 : interdiction de quitter le territoire, d’entrer dans certains commerces ou de pratiquer certains métiers, obligation de porter une étoile jaune sur ses vêtements...

Le 11 septembre 1942, les Allemands arrêtent plus de 500 hommes, femmes et enfants dans plusieurs villes de la région. Ils sont envoyés en train jusqu’à la gare de Fives, puis vers la Belgique en direction du camp d’Auschwitz en Pologne : on parle de rafle. Près de 40 personnes, surtout des enfants, s’échappent ou sont sauvées grâce aux employés de la gare et aux habitants du quartier.

La libération

Au printemps 1944, les Alliés américains et anglais chargés de libérer la région bombardent les voies de chemin de fer dans le secteur de Fives et de Lomme Délivrance. Les bâtiments proches sont détruits, faisant plus de mille morts et de nombreux blessés.

Dès la fin août, les « Forces françaises de l’intérieur » se préparent à intervenir. Entre le 1er et le 3 septembre, Allemands et Français échangent des tirs. Les soldats allemands sont chassés. Ceux qui restent sont arrêtés.

Le premier Allié anglais arrive à Lille à moto le 3 septembre 1944 en fin d’après-midi. Il s’appelle Jack Farnell. Le reste des troupes débarque quelques heures plus tard en camions, jeeps ou chars blindés. Pendant ce temps, les Français entrent dans les bâtiments abandonnés par les Allemands. Ils font disparaître les traces de l’Occupant comme les drapeaux nazis qui se trouvaient sur les façades ou les panneaux écrits en allemand.

Les « Forces françaises de l’intérieur » défilent dans les rues du centre-ville dès le 3 septembre ; les habitants sortent fêter cet événement le 4 dans les rues et sur la Grand-Place.

Lille après la libération

Le 30 septembre 1944, la ville reçoit le nouveau chef du gouvernement, né à Lille : le général Charles de Gaulle. Il rencontre le nouveau maire, plusieurs personnalités lilloises et des résistants. Il se recueille devant le monument aux morts et parcourt la ville à pied. Le lendemain, il prononce un discours devant une foule immense place de la République. Il rappelle les souffrances des Lillois pendant la guerre mais aussi leur force et leur courage.

En signe d’hommage, la Grand-Place est nommée place du Général de Gaulle dès 1944.

Un Lille Mag collector sur la libération

En septembre 2004, le magazine municipal Lille Mag a proposé un dossier spécial intitulé « Il y a 60 ans, douleur et liberté ». Un dossier rédigé par Yves Le Maner, alors agrégé de l'Université de l'Université, et directeur de La Coupole, Centre d'Histoire et de Mémoire du Nord - Pas-de-Calais installé à 5 km de Saint-Omer.

> Lire la version numérique du Lille Mag spécial libération

Un tas de ressources aux Archives municipales

Les Archives municipales s'associent aux commémorations et à la programmation culturelle proposées par la Ville de Lille en souvenir de cet événement majeur de l'histoire, en mettant à disposition, sur leur site internet, les inventaires des archives qu'elles conservent sur cette période. 

Les Archives municipales de Lille conservent de nombreux documents relatifs à l'administration de la commune et à la vie quotidienne de la population lilloise entre 1939 et 1945. 

Ces archives sont complémentaires à d'autres corpus sur Lille pendant la Seconde Guerre mondiale, conservés aux Archives départementales du Nord (archives des services de la préfecture notamment). 

> Site internet des Archives municipales de Lille


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