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De l'Antiquité au Moyen Âge

Lille, témoin silencieux des âges révolus, dévoile les secrets de son passé fascinant, depuis les premières traces de l'Antiquité jusqu'à l'aube du Moyen Âge.

Rapaich Daniel

Voici l'histoire vivante et captivante de la capitale des Flandres depuis l'époque lointaine où les premiers hommes se sont installés sur son territoire jusqu'à l'aube du troisième millénaire.Informé des recherches les plus récentes sans oublier les travaux anciens, ce récit met en lumière les périodes d'apogée et les temps d'épreuve qu'elle a connus.

Ville de commerce et d'industrie, aux portes de l'Europe du nord-ouest, Lille a su, grâce au courage et au dynamisme de ses habitants, triompher des difficultés nées des crises politiques, économiques et des fléaux qui souvent l'ont accablée.Tout en respectant le découpage chronologique traditionnel, l'ouvrage privilégie les temps forts de l'histoire de la ville, à travers eux, les permanences et les évolutions.

Une iconographie remarquable, des encarts qui sont autant de « lieux de mémoire » enrichissent l'ouvrage. En vagabondant à travers textes et illustrations, les Lillois mais aussi ceux qui toujours plus nombreux viennent visiter la capitale des Flandres, mesurent le chemin parcouru depuis que le comte Baudouin a donné à la ville la célèbre charte 1066.

Lille avant Lille

Les rives de la Deûle sont régulièrement habitées à partir de la fin de la préhistoire. Les fouilles archéologiques ont permis de retrouver des traces de vie au Mésolithique, au Néolithique, à l'âge de bronze, à l'âge du fer, puis à l'époque gallo-romaine. Vers 475 av. J.-C., les ancêtres des Lillois vivent dans des fermes isolées ou des petits hameaux regroupant des exploitations agricoles.
Au début du Ier siècle, le territoire lillois n'est desservi par aucune grande voie qui relie les cités entre elles, mais uniquement par des routes secondaires. Du Ier siècle av. J.-C. au Ve siècle ap. J.-C., on recense plusieurs zones d'habitat. La plus dense se trouvait sur la rive orientale de la rivière : de part et d'autre de l'actuelle rue Solférino, entre l'Eglise du Sacré-Cœur et le boulevard Vauban.

Naissance d'une ville

Au IXe siècle, Isla est, sans doute, uniquement composée d'une zone d'habitat et d'un port, que l'on situe vers l'îlot Comtesse. On y perçoit des taxes sur la vente des marchandises. Déjà, le futur rôle commerçant de Lille se profile. À partir de 830 et jusque vers 910, les Vikings déferlent sur la Flandre. Face à des pillards très mobiles, il faut organiser la défense localement. Ceci est révélateur de l'impuissance du pouvoir royal de Charles le Chauve. La conséquence immédiate est la montée en puissance de l'aristocratie terrienne. Le système féodal a, au moins, le mérite de protéger les populations dans ces temps troublés.
À la fin du Xe siècle, Lille n'est pas encore une ville mais, elle grossit déjà aux dépens de ses voisines : Fins, Wazemmes et Esquermes.

Lille au Moyen Age

Les premières allusions à Lille, dans les textes, remontent au milieu du Xe siècle. Lieu de pouvoir, avec la résidence des comtes de Flandre, on y frappe la moneta islense, la « monnaie de Lille ». L'essor démographique, parti des villages voisins, va bientôt gagner la ville. Lille ne cesse de grandir. Elle absorbe l'ancien village de Fins et son église Saint-Maurice. Elle crée de nouvelles paroisses au Sud (Saint-Sauveur) et au Nord (Sainte-Catherine, Saint-André, Sainte-Marie-Madeleine).
Les Lillois sont sans doute environ 30 000 au milieu du XIIIe siècle. Cet essor s'explique par un développement économique sans précédent : le grand marché régional se tient à Lille. On y vend et on y achète les produits agricoles d'un plat-pays très riche. On y trouve aussi des draps. La foire annuelle attire des marchands de l'Europe entière.

Lille entre France et Bourgogne

Lille est riche et sa position au cœur des marais de la Deûle en fait un verrou entre la Flandre et le royaume de France. Elle attire la convoitise des puissants : le roi de France veut la soumettre à plusieurs reprises (avant et après la bataille de Bouvines en 1214), les soldats anglais aussi, pendant la Guerre de Cent Ans. Et enfin les ducs de Bourgogne (devenus comtes de Flandre) s'approprient Lille entre 1369 et 1477.
Sous Philippe le Bon, Lille est repeuplée, couleur reconstruite, embellie. Car, au XIVe siècle, Lille a souffert. Les guerres, les pestes, les famines ont fait des ravages. Le XVIe siècle marque son renouveau. L'enceinte est agrandie, le nouveau Palais Rihour sort de terre, des églises sont rebâties au goût du jour. Son dynamisme séduira son nouveau maître, Charles Quint, quand Lille tombe dans son escarcelle en 1506…
 

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