Pour déconstruire les stéréotypes de genre

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Il était une fois une princesse fragile qui attend, pour être heureuse, un prince qui sera forcément fort et courageux. Voilà, par le biais d’un conte pour enfant, un exemple typique du stéréotype de genre, de celui qui enferme les femmes et les hommes dans des représentations simplistes liées au sexe biologique. 

Deux classes de CM2 de l’école Painlevé ont analysé plusieurs dessins animés pour prendre conscience de ces stéréotypes et en parler. Ils ont aussi décortiqué des publicités. 

Des petites graines

« Nous avons eu des discussions très intéressantes et très riches », résume Mélanie Barbotin, « à cet âge-là, les enfants ne se braquent pas et parlent plutôt librement. »

Coordinatrice des ateliers d’éducation aux médias à l’association « Rencontres Audiovisuelles », elle a mené quatre ateliers dans cette école de Lille-Sud où « l’égalité filles-garçons est un sujet important depuis plusieurs années », remarque Blandine Soodts, l’une des enseignantes concernées. 

Elle ajoute : « Nous espérons que ces petites graines que nous plantons feront évoluer les comportements dans notre société ».

Quatre séances, une vidéo

Cette action de lutte contre les stéréotypes de genre s’inscrit dans le cadre du Projet Éducatif Global de la Ville. Cette dernière a donc missionné les « Rencontres Audiovisuelles », et une autre association, SOLFA, qui a travaillé avec 19 classes sur les notions de consentement, les violences sexistes ou encore l’égalité filles-garçons.

À l’école Painlevé, les quatre séances ont permis la réalisation d’une vidéo de six minutes. Elle résume, grâce à des dessins et à des paroles d’enfants, d’où viennent ces clichés et ce qu’il est possible de faire pour s’en débarrasser. 

« Dans les dessins animés et les livres jeunesse, les personnages ont commencé à évoluer », précise Mélanie Barbotin. Ainsi, une princesse moderne, fan de moto, pourra devenir l’ami du prince qui se passionne pour la danse classique. 

Choisir librement

Rappelons que déconstruire les stéréotypes de genre ne signifie pas obliger les filles à pratiquer le foot et les garçons à jouer à la corde à sauter. Mais bien de leur en laisser la possibilité, si elles ou ils en ont envie, sans devoir supporter les moqueries, voire subir du harcèlement.

« Vous êtes maintenant des ambassadeurs de la lutte contre les stéréotypes de genre et pouvez porter le message », affirme Alexandra Lechner, adjointe au maire chargée de l’égalité femme-hommes, qui les félicite pour ce « très beau travail ».

Par Valérie Pfahl

D’autres actions

Ce choix municipal de lutter contre les stéréotypes de genre chez les plus jeunes se concrétise par une éducation aux médias mais pas seulement.

Autre axe important, celui des usages dans les cours de récréation. Lors de la végétalisation de chacune d’entre elles, une attention particulière y a été portée. Le foot, notamment, y a toujours sa place, mais laisse aussi des espaces à d’autres activités. Les jeux proposés visent également à promouvoir la mixité et l’égalité.  

Même souhait du côté des métiers dont peuvent rêver les jeunes. Des classes de découverte permettent aux élèves de rencontrer des femmes chercheures ou ingénieures, des techniciennes dans des structures culturelles ou de nature.

Les médiathèques enrichissent leurs rayons de livres pour réfléchir à l’égalité et la rendre effective, et les clubs sportifs encouragent la pratique des filles et valorisent la mixité.