Des cafés pour réparer

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Alors que Léonard fouettait des oeufs, un petit nuage noir s’est échappé. Il faut dire que le batteur a déjà bien servi puisqu’il appartenait à sa grand-mère. Plutôt que de le jeter, le jeune homme a préféré l’apporter au 43 rue Pierre Legrand.

Dans ce Repair Café, hébergé chez Tipimi, une dizaine de bénévoles manient tournevis, pince à épiler, clés à molette ou encore ciseaux, chaque dernier samedi du mois.

Ici, on répare pour éviter le gaspillage et la surconsommation. On partage un moment convivial aussi, car tout le monde rabiboche ensemble : pas question que l’un s’active et que l’autre regarde !

« On apprend en réparant, résume Nicolas, l’un des bénévoles, j’ai découvert le lieu grâce à un collègue qui s’y est engagé, on est utile dans une bonne ambiance, j’y suis resté ! » Et ce matin-là, Laure, sa fille de 13 ans, a eu envie de l’accompagner, pour voir comment fonctionne ce « café de la réparation » dont son père lui parle avec enthousiasme.

DE L’EXPÉRIENCE ET DES TUTOS

À la table d’à côté, Valentin explique à Lou, venue avec son petit piano, qu’il va falloir brancher trois fils en soudure. Tous deux cherchent des tutos sur internet : « C’est assez compliqué car on touche à de la micro-électronique. »

Si certains sont déjà calés lorsqu’ils rejoignent l’un de ces ateliers, d’autres se perfectionnent au fil de leurs missions.

« 50 à 60 % des objets peuvent être réparés, parfois le jour même, parfois après être allé acheter une pièce de rechange souvent peu onéreuse », précise Christophe Goddon, chargé de mission Repair Café à la MRES (maison régionale de l’environnement et des solidarités).

À Lille, huit Repair Cafés (et un à Hellemmes) proposent des ateliers, ouverts à tous et gratuits, où de nouveaux bénévoles sont toujours les bienvenus.

Par Valérie Pfahl

Lille répare

Dans sa feuille de route pour favoriser l’économie circulaire, sous la houlette de Julien Pilette, conseiller municipal chargé de la thématique, la Ville se mobilise pour une consommation plus responsable. Parmi les acteurs de cette dynamique, les Repair Cafés, bien sûr.

La municipalité les soutient via une subvention à la MRES qui se charge de l’animation, de la recherche de nouveaux bénévoles ou encore de la présence du réseau lillois dans les initiatives régionales.