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Pour aider les aidants

Depuis dix ans, la Maison des Aidants accueille les proches de personnes de plus de 60 ans en perte d’autonomie. Qui est concerné et pourquoi ? Témoignage de Dahbya.

Elle a pensé plusieurs années que ça n’était pas pour elle. Qu’elle n’en avait pas besoin. Pourtant, un jour, Dahbya a poussé les portes de la Maison des Aidants. 

Ce lieu accueille les aidants des personnes de plus de 60 ans en perte d’autonomie, ainsi que les aidants des malades d’Alzheimer et maladies apparentées, Parkinson et sclérose en plaques », de moins de 60 ans.

Solidarité familiale

« Quand ma maman a fait un AVC, la zone de la mémoire a été touchée », raconte-elle, « nous avons pu mettre en place des services pour son maintien à domicile ». 

Dahbya précise que la solidarité familiale, avec ses sœurs, son fils, ses neveux et nièces coulait de source, « c’était notre maman, ou notre grand-mère, on s’en occupait sans se poser de questions ».

Mais au fil des ans, elle accumule la fatigue, surtout psychologique et émotionnelle. 

Elle connaît bien la Maison des Aidants pour l’avoir elle-même proposée à des familles ou conjoint.es alors qu’elle était directrice d’un CCAS (centre communal d’action sociale).

Petit à petit

« Mais pour moi, je ne l’envisageais même pas, j’estimais avoir les ressources nécessaires pour apporter de l’aide à ma maman, et c’était mon devoir aussi ».

C’est en côtoyant l’équipe d’un accueil de jour spécialisé que l’idée a commencé à faire son chemin.

Ces professionnels bienveillants, qui stimulaient les fonctions cognitives et favorisaient le bien-être au quotidien, employaient régulièrement le terme aidant.

« D’abord, je n’ai pas eu envie de sortir de ma zone de confort pour demander de l’aide », se souvient Dahbya, « mais la responsable de l’accueil de jour a fait tomber progressivement toutes mes couches de protection ».

S’informer, échanger, souffler…

Elle a contacté la Maison des Aidants et commencé par un rendez-vous avec une psychologue attachée à connaître ses attentes.

 « J’ai participé aux groupes de parole, à des séances de yoga aussi ».

Car ce lieu permet de partager un moment avec son proche (atelier cuisine, chant, sorties en groupe…) mais également de souffler grâce à des temps de répit dédiés à l’aidant seul (qi qong, yoga, sophrologie…).

 Il permet aussi d’obtenir des informations, de partager son expérience et de trouver un soutien psychologique.

Une nouvelle asso

Dahbya a été d’abord élue représentante des familles, en 2021, au Conseil de Vie Sociale (CVS) de l’accueil de jour qui accompagnait sa maman. Quand sa maman est décédée, elle a décidé de s’engager au sein de la Maison des Aidants. 

« Puis, en début d’année, j’ai répondu à une invitation destinée aux aidants pour s’interroger sur la pertinence de créer une association ». 

En février dernier, elle-même et sept autres aidants se sont engagés dans l’aventure. Lors de l’Assemblée Générale Constitutive du 1er mars 2023, « 3A Nord - Aider À Aider » a été créée. 

 Objectifs de cette association :

. représenter les proches et anciens proches aidants et faire entendre leurs voix

. accompagner, échanger, s’entraider

. favoriser l’accès aux droits, les défendre et les améliorer

. développer des partenariats avec d’autres associations et des professionnels. 

« Nous souhaitons aussi faire émerger la dimension sociétale de cette thématique », affirme Dahbya. Elle rappelle que la France compte onze millions d’aidants dont beaucoup sont concernés par l’isolement, l’épuisement, la précarité ou encore un manque de reconnaissance.

Bien sûr, 3A Nord et la Maison des Aidants travaillent la main dans la main, et dans les mêmes locaux, au 117 rue de Condé, à Lille.

Par Valérie Pfahl

Contact3ANord@gmail.com 

Pour en savoir plus sur la Maison des Aidants ouverte par Feron-Vrau à Lille, c’est ici.



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