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Les acteurs de la ferme urbaine de Concorde

Lancement des travaux pour la ferme urbaine de Concorde ! Ce projet est l’un des premiers de la transformation du quartier en renouvellement urbain. Avec 864 m2 de serre, ce projet ne serait pas possible sans les personnes qui font vivre ces lieux. Découvrez les portraits de ces acteurs précieux. 

Le projet en quelques mots 

L’agriculture urbaine est au cœur d’un projet de métamorphose du quartier Concorde. 

La ville de Lille s’est inscrite dans une démarche de quartier à santé positive avec la volonté d’agir concrètement pour améliorer le bien-être des habitants de ce large espace dans le quartier Faubourg de Béthune.

Pour cela, depuis 2022, plusieurs chantiers sont ou vont être menés prochainement :

  • Amélioration de l’habitat
  • Construction d’un nouvel équipement pour la petite enfance
  • Réalisation d’un mur anti-bruit et de plantations pour diminuer la pollution atmosphérique et sonore
  • Création de nouveaux jardins familiaux et partagés
  • Aménagement d’une ferme urbaine sur 4500m² pour produire fruits et légumes et proposer des animations en lien avec les associations locales et les habitants.

Le projet de ferme urbaine se concrétise ces derniers mois avec ce site pilote confié pour 3 ans à Lille Sud Insertion, qui devrait s’étendre dans quelques années sur plus d’un hectare. Ce projet est l’un des premiers de la transformation du quartier en renouvellement urbain. Les travaux de terrassement terminés, la Ville a confié la gestion de la parcelle de 4 500 m2 à Lille Sud Insertion. L’association va bientôt investir le terrain et commencer la production dans la serre de 864 m2. Cette ferme urbaine a de multiples fonctions. C’est un site de production (à destination des professionnels) qui a une vocation pédagogique. Une attention particulière est portée aux habitants du quartier par le biais de la vente en circuit court. La ferme va aussi créer des emplois en insertion et amener vers les métiers de la terre. Associés depuis l’origine du site, les habitants et les associations du quartier sont impatients de découvrir ce nouveau projet, ouvert sur le quartier lors d’ateliers autour de l’alimentation ou du maraîchage.

Les acteurs qui rendent le projet possible 

Agnès Vicainne,

salariée à la ferme urbaine Concorde

À l’aide d'un campagnole, Agnès prépare les planches de cultures. « L’agriculture bio, c’est plus technique qu’on ne le pense ! », confie cette habitante du quartier et salariée à la ferme urbaine Concorde. « Cet outil manuel m’aide à décompacter la terre avant de planter. Après, je passe le râteau pour affiner les mottes de terre. »

Avant de semer, la préparation de la terre est une étape essentielle. Il faut aussi amender le sol avec des engrais organiques. Ici, pas de produits chimiques, tous les légumes sont bio.

« Je suis surprise par cette formation, ça me plaît vraiment, malgré les courbatures du début !», raconte Agnès en souriant. « J’apprends plein de choses, du semis jusque la récolte, à utiliser les outils, préparer le sol et aussi associer les cultures entre elles pour qu’elles se protègent des maladies et des ravageurs. »

Originaire de l’Avesnois, Agnès vit dans le quartier depuis 24 ans. Elle n’était pas experte dans le maraîchage. « J’avais juste quelques bases apprises en aidant mes parents dans leur potager. »

Après avoir travaillé plusieurs années dans l’hôtellerie, puis dans une société de nettoyage, cette maman de trois enfants a cessé son activité pour s’occuper de sa famille. Ses enfants aujourd’hui grands, Agnès qui était au chômage souhaitait retrouver un travail. «J’ai entendu qu’une ferme urbaine allait s’installer à Concorde, là où je vis. Mais je ne voyais pas bien à quoi ça pouvait ressembler. Nous en avons discuté avec ma conseillère Pôle Emploi et j’ai décidé de postuler. En plus, pas besoin de voiture, c’est à 50 mètres de mon appartement !»

Embauchée depuis avril et pour une durée maximum de deux ans, Agnès apprend le métier, accompagnée par Bertrand Arnoux, encadrant coordinateur de la ferme urbaine pour l'association Lille Sud Insertion.

L’objectif pour Agnès est d’acquérir une véritable expérience professionnelle et un savoir-faire avant de voler de ses propres ailes.

 Par Sabine Duez

Bertrand Arnoux,

Encadrant coordinateur LSI à la ferme urbaine Concorde

Une des missions de Bertrand est d’encadrer l’équipe de salariés présente à la ferme urbaine. « Je leur apprends les gestes et les techniques du maraîchage bio, à planifier les cultures, à utiliser les outils essentiellement manuels. Ils acquièrent un vrai savoir-faire », note Bertrand. Il a aussi en charge le recrutement des salariés. Cinq, la première année, et jusqu’à huit lorsque la ferme atteindra sa vitesse de croisière.

«  Les salariés sont principalement issus du Faubourg de Béthune, l’idée étant de redynamiser la vie professionnelle des habitants », poursuit l’encadrant. « Pas besoin d’une expérience dans le maraîchage pour postuler. Juste l’envie d’apprendre un métier, un peu physique et qui s’exerce par tous les temps. »

L’activité de maraîchage est un tremplin professionnel. Les salariés formés ici ne travailleront pas tous dans le domaine des espaces verts ou du jardinage. Mais au bout de leur contrat de 24 mois maximum, ils auront acquis suffisamment d’expérience et d’assurance pour renouer avec la vie professionnelle et continuer dans ce secteur ou partir vers autre chose. « C’est pour cette raison que durant leur passage à la ferme, chaque salarié doit travailler sur son projet professionnel pour préparer la suite. »

La gestion de la ferme urbaine a été confiée par la Ville de Lille à LSI (Lille Sud Insertion). Si la ferme est un chantier d’insertion, son objectif est aussi d’être un site de production qui vise l’équilibre financier. « On est en maraîchage bio, intensif et en permaculture. C’est-à-dire que l’on fait en sorte de condenser au maximum les cultures pour ne pas avoir de zones vides, tout en ayant une rotation de culture optimisée. » 

Une partie de la production de légumes est destinée au quartier avec de la vente en circuit-court. Des enquêtes pour connaître les habitudes alimentaires des habitants du Faubourg de Béthune ont déjà été menées. L’autre partie pourrait être vendue aux restaurateurs, aux grossistes ou à la restauration collective.

Par Sabine Duez

Georges Lemahieu,

habitant-jardinier et président de l’association « Au cœur des habitants

Georges Lemahieu a créé l’association « Au cœur des habitants » dès sa retraite, après avoir passé une dizaine d’années à mobiliser les habitants pour qu’ils prennent part à la vie de leur quartier. Et plus précisément dans le secteur Verhaeren où il réside. « Il y a souvent de nouveaux arrivants. Et ce n’est pas facile pour eux d’entrer en contact avec les anciens habitants. Mon but, c’est donc de créer du lien, de partager, d’apprendre les uns des autres. Il n’y a rien de mieux qu’un jardin partagé pour faciliter les échanges », constate Georges qui est aussi conseiller de quartier et référent PIC pour le quartier du Faubourg de Béthune (le Projet d’initiative citoyenne est un dispositif qui soutient les projets des habitants et des associations).

L’idée d’avoir un jardin partagé faisait partie des souhaits des habitants du secteur Verhaeren. En partenariat avec la mairie de quartier, le projet est devenu réalité. Situé dans le parc Barbusse, le jardin partagé de l’association, avec ses parcelles de légumes et de fleurs, donne envie de mettre les mains dans la terre. Un kiosque, une cabane à outils, un récupérateur d’eau, un composteur sont progressivement venus améliorer le lieu. « Dans ce jardin partagé, il y a tous les âges et de la mixité sociale !», poursuit Georges. 

Il y a quelques mois, « Au cœur des habitants » a déposé des « bio seaux » chez une trentaine de locataires volontaires de la résidence Verhaeren. « Les déchets végétaux sont déposés dans un composteur collectif. Et ça marche ! Les habitants se prennent au jeu », poursuit le président. Le compost sert ensuite au potager ou pour les bacs à fleurs des balcons.

Et l’association s’associe volontiers à d’autres partenaires pour mener à bien des projets, comme avec le centre social et les associations du quartier. Avec Lille Sud Insertion, tous les quinze jours, des ateliers jardinage animent le jardin et avec la mairie de quartier, ce sont des fêtes qui s’organisent.

« On s’exporte aussi régulièrement vers les autres quartiers, pour échanger sur nos jardins partagés et voir ce qui se fait ailleurs. » Bientôt, avec la ferme urbaine Concorde, de nouveaux ateliers pourront être menés ensemble.

Par Sabine Duez



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