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Que font les Mères pour la paix ?

Mères pour la paix fait partie des associations engagées chaque année pour la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Le colloque de cette édition 2022 portera sur le viol comme arme de guerre. Au-delà de cet événement, zoom sur les combats quotidiens portés par cette association.

Octobre 2022, l'association Mères pour la Paix, associée à la Maison des Femmes de Lille, soutient la révolte des femmes et des hommes en Iran. ©TLP

Leur combat a commencé à l’international. « Des témoignages terribles de femmes violées nous sont parvenus au moment de la guerre en ex-Yougoslavie », raconte Nanou Rousseau, fondatrice, avec sa sœur Françoise, de Mères pour la paix. C’était en 1994.

Et c’est de cette partie du globe et de ce conflit qu’est née la volonté de créer cette association, à la fois pour porter une aide alimentaire et pour alerter l’opinion publique.

Inspirées par d’autres mères

« Nous nous sommes inspirées d’une association de mères croates et bosniaques, unies contre l’envoi de leurs fils sur les champs de bataille et contre l’extermination de leur peuple », poursuit Nanou Rousseau, « elles s’étaient alors appelées Mothers for peace ».

Aujourd’hui, c’est notamment sur le terrain de l’Afghanistan et de la République Démocratique du Congo que l’association lilloise se bat.

« En Afghanistan, en 2001, nous avons créé une Maison des femmes, avec un centre médical, des cours d’alphabétisation ou encore des programmes de formation », précise Corinne Dewitte, présidente actuelle, qui se désole : « depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021, nous n’avons plus de nouvelle »…

Une autre Maison des femmes devrait ouvrir ses portes en 2023, en République Démocratique du Congo. Toujours après s’être assuré qu’elle répond bien aux besoins spécifiques du pays.

Le viol, arme de guerre

Soucieuse que les femmes puissent prendre leur avenir en main et celui de leurs enfants, Mères pour la paix poursuit aussi une bataille : dénoncer les viols de masse utilisés comme arme de guerre. « Une stratégie qui a tendance à se développer ces dernières années », s’alarme Corinne Dewitte.

C’est d’ailleurs le thème retenu cette année dans le cadre du 25 novembre, journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes.
Dans la programmation proposée par la Ville de Lille et ses partenaires, un colloque se tiendra le 23 novembre pour réfléchir à cette construction de crimes organisés, autour de plusieurs tables rondes suivies d’un débat (*).

Une Maison lilloise

Ce temps fort est organisé en partenariat avec la Maison des femmes, localisée à Lille, car oui, ici aussi, il en existe une. Ouverte en 2001, elle regroupe différentes associations qui défendent les droits des femmes, informent, soutiennent, ici et ailleurs.

Ce sont elles (Mères pour la paix et le collectif de la Maison des femmes) qui ont lancé l’appel à se rassembler sur la place de la République, en octobre dernier, en soutien aux femmes iraniennes.
Et qui ont récemment lancé un programme d’accueil des femmes afghanes dans la dignité après qu’elles aient dû fuir leur pays lorsque les talibans en ont repris le contrôle.

Des jeunes concernés

Autre cheval de bataille pour l’association : sensibiliser les collégiens et lycéens, citoyens de demain mais aussi d’aujourd’hui, souvent concernés par ces sujets de violences dont sont victimes les femmes, remarquent Nanou Rousseau et Corinne Dewitte.
Elles interviennent dans des établissements scolaires, en espérant semer les graines d’un monde plus égalitaire et plus paisible.

Par Valérie Pfahl

(*) Mercredi 23 novembre, de 16h à 22h - Hôtel de Ville de Lille, salle Erro
Avec Florence Hartmann, ex porte-parole de la Procureure au Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), et Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue et ethnologue.
Déconseillé aux moins de 14 ans. Entrée libre. Sur inscription : maisondesfemmes@orange.fr


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