Astrophotographe

Julien Looten est passionné d’astrophotographie. Équipé d’un appareil photo qu’il fixe sur son télescope, il capture le ciel et ses étoiles. Et notamment, des images d’airglow et d’aurores boréales qui ont été récompensées.

Photo ci dessus: aurore boréale au-dessus des falaises d’Étretat, en mai 2024. Cette image panoramique composée d’une vingtaine de photos a reçu deux prix : celui de l’« Image d’astronomie de l’année 2024 », sélectionnée par un jury et élue grâce aux votes du public. Et celui de l’« Image de l’événement astronomique de l’année » décernée par un jury spécialisé.

Sa passion

L’observation du ciel est une passion transmise par son père. Avec un télescope pour amateurs, ils s’amusaient à regarder Jupiter, Saturne ou la Lune quand le ciel était dégagé. « Je me suis pris au jeu et j’ai voulu aller plus loin. J’ai économisé pour acheter un télescope performant et fixer un appareil photo dessus. » Sa « signature » est de lier le ciel et la Terre en mettant en scène le patrimoine comme les châteaux, les moulins, les églises ou le littoral. Ses compositions ainsi très esthétiques permettent de mieux se rendre compte de l’échelle et de facilement identifier le lieu de prise de vue.

L’astrophotographie

Né à Arras, Julien est en thèse d’archéologie (spécialité Préhistoire) à l’Université de Lille. Son autre passion, c’est l’astrophotographie. Cette discipline, plutôt technique, repousse les limites de l’œil humain, surtout la nuit, en captant des objets célestes impossibles à observer à l’œil nu, grâce à un temps de pose long. Pour Julien, c’est avant tout un partage. « Avant j’observais à l’œil, mais c’était frustrant d’en parler avec mes proches sans pouvoir leur montrer. Maintenant, avec l’astrophotographie, c’est possible ! » Entre la pollution lumineuse émise par les villes, les nuages et la météo, le ciel du Nord est malheureusement peu propice à l’observation.

La nuit en rose

Quelques mois après sa photo d’airglow qui a fait le tour du monde, une autre d’aurores boréales au-dessus des falaises d’Étretat a été récompensée. Le responsable, c’est le Soleil. Il nous envoie des rayons mais aussi du vent. Le vent solaire est chargé de particules qui, lorsqu’elles entrent en contact avec le champ magnétique de notre planète chargé de nous protéger, sont désagrégées et donnent les aurores. Cette magie est souvent réservée aux pays nordiques. Mais la tempête magnétique de grande ampleur, en mai 2024, a permis à l’Hexagone d’en profiter. Une nuit que Julien n’est pas prêt d’oublier. « Ce n’est pas la première fois que je vais à Étretat pour capturer les aurores. Souvent je rentre bredouille mais pas cette fois. J’ai couru toute la nuit avec mon matériel et escaladé la falaise en battant sûrement mon record de vitesse! » Là-haut, il n’est pas seul, des passionnés comme lui ont aussi fait le déplacement pour immortaliser ces lueurs qui vont du rose au violet en passant par le bleu et le vert.

L'airglow

C’est la photo qui a fait connaître Julien Looten. L’airglow, phénomène rare et imprévisible, est une réaction chimique dans la haute atmosphère. Ici, au-dessus du château de Losse en Dordogne, la Voie lactée est envahie de couleurs. Les points roses sont des nébuleuses, des amas de gaz et de poussières interstellaires. Postée sur les réseaux sociaux, cette image a agité les médias et les astronomes du monde entier, et a même été relayée sur le site Apod (Astronomy picture of the day) de la NASA. Elle a été élue « Image d’astronomie de l’année 2023 » par l’Association française d’astronomie.

Ses projets

Cet été, avec des amis photographes, Julien partira au Chili. C’est le pays où il y a le moins de pollution lumineuse et des conditions climatiques excellentes. Il a prévu de mettre en scène les montagnes et les lacs salés sur fond de Voie lactée. « Quand je sors, je ne cherche pas à faire LA photo à tout prix. J’aime surtout le souvenir derrière la photo. Celui de passer un bon moment avec mes amis en pleine nature. Je vois plutôt ça comme un jeu où il y a de la réflexion sur la composition de l’image, son cadrage, comment je vais placer le sujet, le trépied ». Un jeu de patience aussi, avec l’attente qui peut durer juste quelques heures voire toute la nuit jusqu’au lever du jour.

Par Sabine Duez

. Pour suivre Julien Looten : @j.looten

Facebook Julien Looten Photographie

> Article issu du Lille Mag numéro 160 (édition avril-mai 2025), à lire ici en version numérique