Lille se mobilise contre le sexisme

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Quelques chiffres transmis par le Haut Conseil à l’Égalité entre les hommes et les femmes en disent déjà long.

Dans leur enfance, seulement 3% des hommes ont reçu des poupées et 4% des femmes des petits voitures.

Lors de leur orientation scolaire, 74% des femmes n’ont jamais envisagé de carrière dans les domaines scientifiques ou techniques.

Plus d’un homme sur cinq de 25-34 ans considère normal d’avoir un salaire supérieur à sa collègue à poste égal.

Encore ?

70% des hommes pensent encore qu’un homme doit avoir la responsabilité financière de sa famille pour être respecté dans la société.

Plus de la moitié de la population trouve encore normal ou positif qu’une femme cuisine tous les jours pour toute la famille.

Chez les jeunes adultes masculins, mais aussi parfois chez les femmes, on observe un retour aux valeurs traditionnelles : l’idée « qu’il est normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants » gagne 7 points (34 %) chez les intéressées.

Clichés et inégalités

En France, le sexisme perdure. Un sexisme dit « ordinaire » qui impacte tous les domaines de la vie quotidienne. Il se fonde sur un ensemble de stéréotypes et de préjugés liés au sexe biologique, attribuant à chacun des rôles et des positions spécifiques dans la société.

Il peut donc toucher tout le monde, même si ce sont majoritairement les femmes qui en sont les victimes.

Le sexisme a pour conséquence des inégalités qui persistent, des discriminations, des humiliations. Ces actes ou propos, parfois involontaires ou insidieux, visent à inférioriser, exclure ou disqualifier. Et peuvent aussi être le terreau de violences faites aux femmes.

En parler et agir

Soucieux de faire avancer la société, le Haut Conseil à l’Égalité a souhaité la mise en place d’une journée nationale de lutte contre le sexisme, dont la première a été lancée en 2024. Date retenue : le 25 janvier.

La Ville s’associe à l’initiative, engagée depuis plus de trente ans pour favoriser l’égalité femmes-hommes, dans la vie de la cité et au sein même de son administration. 

Elle œuvre particulièrement pour lutter contre les violences faites aux femmes et agit aussi en faveur de la santé des femmes, pour encourager la pratique sportive féminine ou encore pour favoriser la mixité et l’égalité chez les plus jeunes. 

Car combattre le sexisme, c’est aussi le prendre à la racine, donc sensibiliser les enfants et les adolescents. Exemples : les ateliers de lecture, dessin ou jeu, avec l’association SOLFA pour déconstruire les stéréotypes de genre, ou encore la formation des professionnels, femmes et hommes, de l’éducation de la Cité Éducative.

Pour le personnel municipal

Afin de faire reculer le sexisme et d’agir en faveur de l’égalité, la Ville a également mis en place toute une série de mesures dans son propre fonctionnement.

Comme encourager la mixité au sein des métiers historiquement liés au féminin ou au masculin, diffuser les offres d’emploi de manière non genrée ou veiller aux nominations équilibrées entre les femmes et les hommes dans les procédures d’avancement. 

Elle travaille aussi à réduire les écarts de rémunération et a mis en place une cellule d’écoute pour les agents s’estimant victimes ou témoins d’agissements sexistes sur leur lieu de travail.

Par Valérie Pfahl