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Rencontre avec LaDame Quicolle

Avec l’espoir de sensibiliser et de faire réfléchir, la street artiste affiche sur les murs de Lille (et d’ailleurs) des portraits, grandeur nature, de femmes qui portent la question des violences.

@ Thomas Lo Presti

Le portrait 28 s’affiche dans les dix quartiers lillois, par exemple près de la mairie de quartier Fives, boulevard Victor Hugo, à Moulins, ou encore place Antoine Tacq, au Faubourg de Béthune.

Cette femme anonyme a posé pour LaDame Quicolle, dans le cadre de la programmation autour du 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. 

Fruit d’une nouvelle collaboration entre la municipalité et la street artiste, elle symbolise la lutte contre le harcèlement de rue. « Elle parle des violences dont sont victimes les femmes mais aussi de la place qui leur est faite, ou plutôt pas faite, dans l’espace public », précise LaDame Quicolle. 

Perception du genre féminin

Diplômée des Beaux-Arts, elle s’intéresse particulièrement à la représentation des femmes et à leur rôle dans l’histoire de l’Art. De toutes ses lectures est née une envie de coller pour le regard des passants. Elle bouleverse la perception du genre féminin si souvent restreinte et conditionnée par le regard masculin

Son portrait 1, elle l’a rencontré au hasard d’une soirée, en 2021. Le récit d’un vécu intime amorce l’idée d’un collage. « Le but n'est pas de relater leur histoire », remarque l’artiste, « ni même de raconter un imaginaire lié à des agressions ou à des viols. » 

Des gardiennes de rue

Le portrait met en lumière une femme ordinaire, dont on ne sait pas pourquoi elle est là, mais dont on se dit qu’elle est suffisamment importante pour se retrouver collée au détour d’une rue. « Je veux parler de ce qu’est une femme, pour ce qu’elle, normalement, et c’est déjà beaucoup »

Toutes les femmes qui se prêtent au projet, baptisé « gardiennes de rue », choisissent leur tenue et leur pose pour passer sous l’objectif de LaDame Quicolle. Elles sélectionnent aussi leur photo préférée. Puis l’artiste les dessine en taille réelle, y apporte les couleurs, les scanne et les imprime. 

Contes de fées ?

Cette série, qui se décline au long cours, s’est enrichie d’une deuxième, intitulée « elles ne se marièrent pas et n’eurent pas forcément d’enfant ». Elle révèle des femmes célèbres victimes de violences, comme Tina Turner ou Marie Trintignant, ou des actrices qui ont prêté leur talent à des contes, longtemps qualifiés « de fées », tels que « Peau d’Âne » …

La Dame Quicolle est aussi engagée toute l’année pour collaborer à divers projets autour de la place des femmes, des relations amoureuses, des stéréotypes de genre, des rapports de domination.

Elle vient de participer au temps fort de la Maison des Adolescents pour détricoter le masculinisme. À l’heure où des communautés en ligne vantent le « mâle alpha », viril et traditionnel, l’artiste et d’autres professionnels ont aidé les jeunes à y réfléchir et à en échanger. Sans collage mais toujours avec la même détermination.

Par Valérie Pfahl



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