Jardins familiaux : 130 ans

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Il était une fois... l’histoire des habitants-jardiniers lillois ! 130 ans d’existence, 130 ans de dialogue avec la terre, 130 ans de joies et de solidarité : voyagez à travers cette exposition dans des souvenirs de jardiniers et de citoyens, et venez ressentir l’émotion de ces moments de construction sociale.

Après quelques tentatives en Angleterre et en Allemagne depuis 1820 et de ponctuelles initiatives privées en France, c’est à la fin du 19e siècle que le terme et le mouvement des Jardins ouvriers prennent leur essor. Au début, le territoire de Lille accueille trois types de jardins ouvriers : les jardins industriels (privés et loués aux ouvriers de diverses entreprises), les jardins ouvriers municipaux, et ceux de l’Œuvre lilloise des jardins ouvriers.

Les jardins ouvriers (appelés familiaux à partir de 1952) naissent et se construisent en parallèle des grands événements historiques du 20e siècle, de la nécessité et de l’ardeur des habitants qui voient dans les jardins un moyen de survivre. L’Œuvre lilloise des jardins ouvriers donne l’impulsion première aux habitants-jardiniers qui veulent cultiver, en priorité pour leur propre consommation familiale. Très vite, les cultures vivrières laissent une place au partage et à une véritable sociabilité.

Au long de ces 130 ans d’existence, d’autres associations prennent le relais, car les enjeux individuels et collectifs évoluent, sans que le temps des jardins ne soit révolu. C’est toute cette histoire, loin d’être terminée, qui vous est présentée à travers cette exposition (réalisée en collaboration avec Les jardiniers de la Poterne et Les AJOnc).

Albert Calmette, médecin qui relie les jardins aux soins

Albert Calmette (1863-1933) est surtout connu pour avoir mis au point en 1921, avec Camille Guérin, le vaccin contre la tuberculose (BCG). Sa vie ne se résume pourtant pas à ce travail : il a plus largement œuvré pour améliorer l’espérance de vie et la qualité de vie des populations ouvrières.

Il milite pour un retour à la vie au grand air afin d’améliorer l’espérance de vie en bonne santé des populations ouvrières. Dans cette optique, il devient vice-président de l’Œuvre lilloise des jardins ouvriers en 1906.

L'essor des années 1920-1930

Les années 20-30 marquent une période d’expansion considérable pour les jardins ouvriers lillois. Dans le contexte de la reconstruction d’après-guerre, les jardins ouvriers se multiplient : de 47 jardins ouvriers municipaux en 1926, on en décompte 846 en 1939 ! La demande est plus forte que l’offre : le contexte de la crise économique de 1929 complique davantage la situation de nombreuses familles, et des terrains sont cultivés sans autorisation par des habitants à la recherche de cultures vivrières.

Des jardins familiaux aux jardins partagés

L’inspiration vient d’actions dans le New York des années 1970. Des habitants investissent des terrains délaissés et en font des Community Gardens, car chaque communauté y apporte sa touche culturelle : c’est le début des jardins partagés, dont le modèle s’exporte sous différentes formes.

En France, le concept de jardin partagé naît en 1997 avec le jardin des (Re)trouvailles, proposé par René, fondateur de l’association des AJOnc (Amis des Jardins ouverts et néanmoins clôturés). Le projet de création d’un jardin conçu, entretenu et animé par les habitants fait son chemin. Une opportunité de partenariat avec la ville de Lille se présente.

Le Conseil municipal de Lille vote la convention de mise à disposition du terrain avec le soutien du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais. L’aventure fait des drageons : Maguettes à Fives (2000), Bizardin à Hellemmes (2001), Drôles d’Waz’Eaux à Wazemmes (2003)...

130 ans de jardins et de culture populaire : exposition

Les jardins familiaux de Lille aujourd'hui

Aujourd’hui, on retrouve sur le territoire lillois dix jardins familiaux publics, soit gérés directement par la Ville de Lille, soit gérés par des associations de jardiniers. Il s’agit de jardins créés, en cours de création ou requalifiés.

Chaque parcelle de terre y est mise à disposition des habitants pour la cultiver par convention avec la Ville de Lille. La superficie des parcelles est variable d’un jardin à l’autre, les parcelles mesurent en général entre 25 à 50 m², parfois davantage pour les plus anciennes.

Au total, la Ville de Lille met à disposition environ 300 parcelles cultivables sur la commune, dans plusieurs quartiers. En voici certains en images.

> Voici la liste complète