Cheffe au top !

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Elle a cuisiné dans la "cour des grands" durant treize semaines de Top Chef, célèbre programme culinaire. 

Trois épreuves, très techniques, autour de l’association terre et mer, d'un plat gastronomique avec du pain et d'un feuille à feuille, n'ont pas permis à la jeune cheffe de s'ouvrir les portes de la demi-finale. Mais sa participation demeure une aventure humaine et professionnelle hors du commun, d'ailleurs commencée par une autre émission Objectif Top Chef. C'est sa victoire qui l'a menée ensuite en compétition avec des chefs confirmés.

Car tout est allé très vite ! Après des études supérieures dans le commerce et le marketing, Sarika Sor a été (r)attrapée par le virus de la gastronomie.

Certes, ses stages l’ont souvent menée dans le secteur de la restauration, des macarons au vin naturel. Certes, alors étudiante, elle organisait des soirées « Top Chef » avec quelques amis pour lesquels elle préparait des petits plats à déguster devant l’émission télé. Certes, embauchée par une grande enseigne de bricolage après son Master, elle demande à travailler au rayon… cuisine !

Jamais trop tard

En 2020, alors qu’elle projetait de partir pour l'Australie, avec son chéri, pour se former dans la restauration, le Covid stoppe le voyage. Sarika décide alors de se réorienter. À 26 ans, elle attaque un CAP au lycée hôtelier international de Lille (LHIL). Un an plus tard, elle participe au concours Mange, Lille ! qu’elle gagne. Alors, pourquoi s’arrêter là ?

Battante et pleine d’énergie, la Picarde d’origine s’inscrit pour « Objectif Top Chef » qui permet à un apprenti de se qualifier pour la prochaine saison du programme culinaire. 5 000 candidatures et 60 jeunes sélectionnés. Dont Sarika, qui a remporté l’édition ! 

Le Cambodge inspirant

« Au fur et à mesure des épreuves, je me disais que je pouvais aller chercher toujours plus loin, c’était prometteur et galvanisant, une expérience de dingue », raconte-t-elle. « Je m’inspire des recettes du Cambodge dont mes parents sont originaires, mais j’y mets de petites touches pour ne pas être seulement cataloguée cuisine cambodgienne. »

Exemple d’un plat qui a enchanté le jury : une mousse de citron accompagnée d’un praliné au sésame noir, d’une écume de coriandre et d’un sablé au poivre du Sichuan.

L'expérience Oh MY Good !

Dans son emploi du temps chargé, Sarika a aussi pu inscrire un séjour à Turin, en début d’année, dans le cadre de « Oh MY Good ! » (Mobility Youth Gastronomy Project ).

Cofinancé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, et porté par la Ville de Lille, en partenariat avec le LHIL, ce projet permet de développer les échanges entre les élèves de lycées hôteliers et de jeunes chefs de Lille, Erfurt (Allemagne), Leeds (Royaume-Uni), Naplouse (Palestine) et donc Turin (Italie).

« J’ai animé des ateliers de préparation d’une tarte tatin, d’un Paris-Brest ou encore d’un merveilleux, en utilisant des techniques qui sont différentes en France et en Italie : c'est très intéressant et formateur pour les apprentis. »

Enrichir son savoir-faire

Au Clarance Hôtel de Lille où elle a fait ses armes, Sarika s’est notamment formée à la spécialité de son chef, Thibaut Gamba, les produits de la mer.

Actuellement cheffe d'un restaurant du 17e arrondissement de Paris, la cheffe, passionnée par les associations de saveurs, l’identité culinaire et la réflexion qui se marie à la technique pour concevoir un plat, a en tête d'ouvrir un jour son propre restaurant...

Par Valérie Pfahl