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Maryam, afghane et visible

Dans le pays de ses racines familiales, l’Afghanistan, les talibans veulent rendre les femmes et les artistes invisibles. Maryam GholamAli, réfugiée à Lille, utilise l’art comme une forme de résistance.

© Daniel Rapaich

Elle est une femme et elle s’exprime en tant que telle avec ses talents artistiques. Maryam GholamAli a été contrainte de quitter l’Afghanistan, en août 2021, lorsque les talibans en ont repris le contrôle. Entre « incompréhension et horreur », l’artiste raconte avoir été contactée par l’Ambassade de France pour s’exiler au plus vite.

Connue dans le pays de ses racines, notamment pour y avoir lancé le premier festival de cinéma, elle y était menacée.

Vie d'artiste à Kaboul

Maryam est une artiste avec plusieurs cordes à son arc. « Mes professeurs ont remarqué un potentiel quand je me suis mise à peindre à l’adolescence. » À 22 ans, elle entame un parcours académique à l’Université de Téhéran.

C’est en Iran qu’elle est née, en 1990, après que ses parents aient fui la guerre en Afghanistan suite à l’invasion soviétique.

En 2016, contre l’avis de sa famille, elle décide de s’installer à Kaboul. Festivals, enseignement, expositions…, la jeune femme peut vivre sa vie d’artiste.

Art traditionnel et art contemporain

Après les événements du 11 septembre 2001 qui ont entraîné la présence de la communauté internationale en Afghanistan, le pays, attaché à son art traditionnel, se réjouit de s’ouvrir aussi à l’art contemporain, à la réalisation de films, au théâtre et aux styles de peinture modernes.

Vingt ans plus tard, l’obscurantisme des talibans a brutalement mis fin à cette richesse culturelle.

Immigration forcée

Obligée d’émigrer en 2021, Maryam arrive à Lille le 14 septembre, accueillie par la Ville. Même si elle garde l’espoir de retourner un jour à Kaboul, elle est « très reconnaissante de l’hospitalité des gens ici ». En France, elle a aussi trouvé « un peu de paix et beaucoup d’amoureux des Arts ».

Elle travaille aujourd’hui sur un vaste projet consacré à l’immigration forcée en temps de guerre. À la fois pour « explorer les questions d’identité et laisser des traces pour les générations futures ».

Ne pas rester silencieux

Maryam affirme que « les artistes ne doivent pas rester silencieux », parce que « l’expression artistique est aussi une façon de dénoncer et de résister ».

Avec sa soeur Sakineh, artiste et réfugiée comme elle, elles ont présenté des créations inédites pour une exposition proposée par la Mairie, à l’occasion du 8 mars. Plusieurs artistes afghans ont partagé une vision universaliste, culturelle, poétique et politique des femmes afghanes.

En France et partout où elle le pourra, Maryam veut témoigner de leur situation grâce à la peinture, aux collages ou encore aux installations.

Lille solidaire

Depuis août 2021 et l’arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan, la Ville a accueilli plus de 85 réfugiés en danger dans leur pays. Parmi eux, une vingtaine d’artistes dont Maryam.

La Ville les accompagne dans leur insertion administrative et au quotidien. Elle met aussi les artistes en contact avec les réseaux de création et de production artistiques lillois et métropolitains.

Dans le cadre du festival Séries Mania, huit d’entre eux se sont vu attribuer une bourse d’aide.

Par Valérie Pfahl



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