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À la recherche des images cachées

Spécialiste du traitement du signal, Clémence Prévost, enseignante-chercheuse de 26 ans, lilloise d'adoption, a reçu, fin 2023, une prestigieuse récompense qui met en valeur les femmes scientifiques.

@ Clémence Losfeld

Elle fait partie des 35 chercheuses récompensées fin 2023 par le Prix L’Oréal-UNESCO Jeunes Talents. Sélectionnées par un jury d’excellence, elles travaillent dans des domaines de la recherche scientifique très variés. Parmi elles, Clémence Prévost, lilloise d’adoption car aujourd’hui enseignante-chercheuse au Centre de Recherche en Informatique, Signal et Automatique de Lille (CRIStAL).

« C’est un grand honneur pour moi, ce prix met aussi valeur ma discipline et valorise les filières scientifiques auprès des jeunes filles hésitant à suivre cette voie », affirme Clémence.

Encourager les femmes

Car aujourd’hui, en France, les femmes sont toujours peu présentes dans la recherche scientifique (28%). 

Et celles qui s’y sont engagées peuvent toujours être confrontées à des remarques sexistes, désavantagées dans les publications ou reléguées au second plan derrière leurs collègues masculins.

« En sciences, et notamment en sciences du numérique, les femmes sont souvent faiblement représentées, ce qui nourrit une tendance à la censure sociale », remarque la jeune femme. 

Et les sciences du numérique, ça la connaît !

Comment ça marche ?

Diplômée d’une école d’ingénieurs, elle a choisi de consacrer sa thèse au traitement du signal, et plus précisément sur la façon d’améliorer les images satellites. « C’est un mélange de mathématique, de physique et d’informatique ». Des matières pour lesquelles elle a une appétence depuis l’enfance. 

« Curieuse de nature, j’étais très intéressée par le côté technique des jeux vidéo et des ordinateurs, j’avais envie de comprendre comment cela fonctionnait à l’intérieur », raconte-t-elle, « puis j’ai commencé à coder (*) des programmes quand j’étais au lycée ».

Des algorithmes pour des images

Désormais, ses compétences, elle les met au service d’un mieux-être. La jeune chercheuse explique : « grâce à des algorithmes que je crée, je vais chercher des infos cachées dans des images produites par des appareils ». 

Exemple ? « Dans le cas d’une IRM, le patient censé rester immobile bouge avec sa respiration, ce qui peut altérer les images. Je vais aller chercher des images plus pixellisées pour en reconstituer d’autres de meilleure qualité. Le temps passé dans la machine sera moins long, donc moins coûteux pour la sécurité sociale et plus confortable pour le patient. Cela améliorera aussi la lecture des images par les médecins ! ».

Transmettre l'envie

Quand elle abandonne les sciences pour quelques heures, Clémence s’adonne aux activités manuelles et créatives, comme le crochet ou l’aquarelle, et à la botanique.

Et quand elle n’est pas plongée dans ses recherches,  elle dispense des enseignements dans le cadre de travaux dirigés à la faculté des sciences de Lille. Et ne manque pas une occasion de transmettre sa passion aux plus jeunes, notamment aux filles, qui ne doivent pas douter de leurs aptitudes pour l’univers des sciences parce qu’elles sont des filles.

Par Valérie Pfahl

(*) Utiliser un langage de programmation conçu pour écrire des instructions permettant à un ordinateur de les comprendre et de les exécuter.



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